Nous venons de fêter ces dernières années le centenaire de plusieurs grandes étapes de l’histoire des radio-communications : le prix Nobel de Gugliemo Marconi (1909), les premiers événements historiques associés aux transmissions radio (par exemple le SOS qui a permis le sauvetage de 700 passagers du Titanic le 15 avril 1912), l’invention de la triode par Lee De Forest en 1907. C’est pour nous l’occasion de faire le point sur l’une des dernières évolutions technologiques qu’a connue la radio : la radio logicielle [1].
En effet, de la même manière que le moteur automobile repose depuis plus de 100 ans sur le même principe (explosion) et les mêmes éléments mécaniques (pistons, soupapes, vilebrequin, etc.), la radio repose sur la même architecture (superhétérodyne) et les mêmes éléments électroniques (amplificateurs, mélangeurs, filtres, etc.). Des évolutions technologiques, comme le transistor, ont bien sûr permis de miniaturiser et d’augmenter les performances, mais en restant cependant sur la même base de composants électroniques discrets. C’est sur ce dernier point qu’intervient la rupture de la radio logicielle. En effet, l’évolution phénoménale des technologies numériques pendant les années 1980 a permis de remettre en cause ce paradigme bien établi et dès le début desannées 1990 1 certains traitements en bande de base ont commencé à être exécutés et regroupés dans des circuits intégrés numériques. Cette évolution a mené à la radio logicielle, dont les idées principales sont que le circuit de traitement est un processeur généraliste et qu’une partie des traitements jusque-là assurés en analogique par plusieurs composants discrets deviennent réalisables par un seul processeur.