Le concept de Radio Logicielle (RL), introduit dans [1], est le fruit de plusieurs facteurs qui émergent dans les années 1990. Tout d’abord, le constat que les systèmes radio ont évolué du monde de l’analogique vers le numérique, basculement qui offre des améliorations de performance (meilleure efficacité spectrale grâce à des techniques avancées de modulation/codage), un coût plus faible des équipements, la facilitation de la maintenance et de la mise à jour des fonctions, l’optimisation des couches physique et d’accès au medium (MAC) en fonction des conditions d’utilisation ou d’usage, etc.
Ce dernier point a conduit au développement de nombreuses normes visant des domaines d’application variés, radio cellulaire, réseaux locaux, boucle locale, diffusion, réseaux personnels, etc. Il est alors rapidement devenu nécessaire d’envisager des équipements capables de traiter ces différentes normes. Un autre facteur ayant favorisé le concept de RL est la croissance en puissance de calcul des circuits numériques, offrant autant de nouvelles possibilités d’implémentation. La loi empirique de Moore [2], non démentie depuis les années 1960, permettait alors des projections sur les capacités futures des circuits semi-conducteurs avec une croissance exponentielle – un facteur 2 tous les 18 mois. Dès lors les fondements de l’engouement pour une radio reconfigurable capable de traiter de multiples normes en capitalisant sur les évolutions de la micro-électronique étaient posés, et la RL constitue la proposition d’un concept général et idéal pour y répondre.