Hommage à Jean-Marie Peter, membre actif de la communauté du Génie Électrique en France

La disparition de Jean-Marie Peter, le 11 décembre 2022, à 92 ans, a marqué profondément tous les acteurs, tant côté industrie que recherche, de l’électronique de puissance française et internationale

La disparition de Jean-Marie Peter, le 11 décembre 2022, à 92 ans, a marqué profondément tous les acteurs, tant côté industrie que recherche, de l’électronique de puissance française et internationale.

 

Jean-Marie Peter à Crozon en 2020

 

Sorti diplômé de l’école supérieure d’électricité en 1953, il y travailla durant un an comme chef des travaux avant un service militaire de 2 ans dans la marine. En 1957, il fut recruté comme ingénieur chez Thomson à Bagneux jusqu’en 1967 où il partit plus au sud pour la Compagnie générale d’électricité (CGE) à Aix-les-Bains. En 1969, il rejoignit Thomson semi-conducteurs (Thomson CSF devenue en 1987 STMicrolectronics) à Aix-en-Provence jusqu’à sa retraite en 1991. Il y œuvra pour une meilleure compréhension et utilisation des composants semi-conducteurs de puissance qui ont contribué à l’extraordinaire pénétration de l’électronique de puissance qui suivit dans tous les domaines de la conversion de l’énergie électrique. Il fut ainsi un pionnier sur le bon usage des thyristors et des transistors bipolaires de puissance avec la publication de quelques livres, dont « The Power Transistor In Its Environment », de très nombreux articles dans des revues et conférences ainsi que des notes d’application.

Toujours en contact avec le monde universitaire, il passa une habilitation à diriger des recherches en 1990, ce qui accrut encore son poids dans la communauté scientifique internationale. Puis il redoubla d’intensité en donnant des conférences dans le monde entier mais également des cours dans des établissements d’enseignement supérieur, notamment à l’ENS de Cachan (aujourd’hui Paris-Saclay) et à celle de Rennes. Il fut très impliqué dans la direction, qu’il assura de 1998 à 2005, du colloque international annuel PCIM (Power Conversion & Intelligent Motion) de Nuremberg. Dans les années 1990, il s’impliqua également au profit de la SEE, en particulier en présidant le club 13 et, entre autres, en organisant, plusieurs conférences nationales attractives.

Ensuite, il prit une réelle retraite bien méritée sans jamais se désintéresser des avancées du génie électriques, ses amis peuvent en témoigner. En outre, durant toute sa vie, Jean-Marie Peter s’est investi, outre pour sa très chère famille et ses amis, pour la collectivité, entre syndicalisme et autres implications dans des associations à vocation humanitaire.

Celles et ceux qui ont eu la chance de le connaître retiendront de ce grand (au sens propre et figuré) personnage, son profond humanisme, sa chaleur et une curiosité scientifique insatiable.

 

 

Bernard Multon, ancien professeur des universités à l’ENS Rennes et au laboratoire SATIE, ancien membre de la SEE et ami de Jean-Marie Peter.