Une vieille fable chinoise, issue de l’un des livres fonda- teurs 1 du taoïsme, il y a vingt-cinq siècles, revêt au- jourd’hui une actualité certaine. L’histoire est courte :« Zhuangzi rêva une fois qu’il était un papillon qui voletait et voltigeait alentour, heureux de lui-même et faisant ce qui lui plaisait. Il ne savait pas qu’il était Zhuangzi. Soudain, il se réveilla, et il se tenait là, indiscutable et massif. Mais il ne savait pas s’il était Zhuangzi qui avait rêvé qu’il était un papillon, ou un papillon qui rêvait qu’il était Zhuangzi. Entre Zhuangzi et un papillon, il doit bien exister une différence ! »

Laplace est le représentant de l’esprit scientifique du siècle des Lumières. Ses travaux ont marqué son époque et aujourd’hui il est associé à la philosophie du déterminisme qui demeure une question ouverte. Son grand œuvre fut la première explication scientifique se voulant exhaustive de l’univers. Traversant des époques troublées il a su avec prudence résister aux périls de la Révolution et ensuite faire de la politique de manière pragmatique avec l’empereur et le roi.

Le réchauffement climatique n’est plus une hypothèse. Météo-France participe activement, comme d’autres laboratoires français, aux travaux du GIEC mais en décline aussi les conclusions au niveau national de façon à ce que tous les acteurs institutionnels et économiques du pays puissent anticiper au mieux les conséquences des évolutions climatiques les plus probables.

Unité de la mesure du temps, la seconde est actuellement définie à partir d’une propriété de la matière : la période de radiation d’un atome de césium. Adoptée en 1967, cette définition de la seconde va à nouveau évoluer dans les années à venir grâce aux horloges optiques qui permettent une meilleure précision, allant jusqu’à 10-18

Dans la campagne de Pise, les physiciens du projet Virgo injectent une forme de vide «comprimé» dans le détecteur pour réduire son bruit. Cette technique permet d’élargir la région de l’Univers observée grâce aux ondes gravitationnelles, ces ondulations de l’espace-temps prédites par Einstein en 1916 et détectées pour la première fois en 2015.

Nous sommes entrés dans un nouveau monde fascinant à partir du 14 septembre 2015 : celui de l’astronomie gravitationnelle, pinacle sans doute de la relativité générale (établie un siècle plus tôt), notre meilleure théorie actuelle de la gravitation, de l’espace et du temps. Quel bilan peut-on faire des détections d’ondes gravitationnelles depuis la toute première datant de 2015 ? Qu’avons-nous déjà appris avant la nouvelle campagne d’observations qui devrait démarrer cette année ? Nous allons tenter d’y répondre dans les pages qui suivent.

La détection des ondes gravitationnelles, qui a démarré en 2015, a ouvert un champ entier de l’astronomie ô combien prometteur et constitue la dernière prédiction majeure de la relativité générale à avoir été vérifiée directement (une fois de plus avec succès).

Il existe des ondes associées à la gravitation. Elles sont produites par le mouvement rapide d’une quantité importante de matière. Ce sont des moyens d’observation pour tous les phénomènes d’origine gravitationnelle comme par exemple les trous noirs. Ainsi les ondes gravitationnelles sont une nouvelle fenêtre de perception et de compréhension de l’univers. Les moyens d’observation ont longtemps été optiques et plus tard radioélectriques et ont permis de commencer à écrire l’histoire de l’univers. Observer le ciel, c’est remonter dans le passé et par conséquent scruter l’histoire qui est gravée dans les objets lointains. L’univers a une histoire et, les télescopes et les radiotélescopes et maintenant les ondes gravitationnelles nous la racontent.